Mot de rentrée du SNES Allemagne

Chers et chères collègues d’Allemagne et d’ailleurs,

En cette rentrée plus sereine que les deux années précédentes en ce qui concerne la situation sanitaire en Europe, nos préoccupations sont davantage attisées par la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques. Au delà de notre révolte vis à vis de l’agression d’un pays pour en annexer le territoire, évènement que les leçons des horreurs du XXe siècle semblaient devoir nous permettre d’oublier en Europe, l’inflation, les difficultés d’approvisionnement ne pourront que détériorer le pouvoir d’achat de nombre de nos concitoyen.nes.

Dans le cas particulier de la fonction publique, l’ensemble des syndicats fait pression pour que les rattrapages de pouvoir d’achat soient mis en place et passent par une revalorisation du point d’indice et non par des primes (défiscalisées, désocialisées et… éphémères) soit par une réelle augmentation pérenne des rémunérations. Ce sont finalement 3,5 % de revalorisation du point d’indice (une première depuis près de 10 ans!) qui ont été obtenus, nous sommes donc encore loin des 6 % d’inflation estimés pour l’année en cours.

Fait nouveau cette rentrée, l’opinion publique en France est fortement sensibilisée à la dégradation des conditions de travail des enseignants et à la pénurie de postes qui l’accompagne. Le changement ministériel laisse espérer davantage d’écoute de nos attentes. Il faut maintenant leur donner du poids.

Dans ce contexte, la FSU, avec les syndicats CGT et Solidaires lance ce jour un appel à la grève pour le jeudi 29 septembre 2022.

Je vous invite à discuter de cet appel localement et à vous mobiliser dès la rentrée.

Une bonne nouvelle cependant, qui permet à ce mot de rentrée de ne pas être seulement le porteur de la grisaille de septembre à laquelle nous sommes habitué.e.s. La FSU a décidé en juillet de lancer un recours juridique contre le nouveau décret régissant le statut des détaché.e.s de l’AEFE. Le recours concernait l’article qui définissait les modalités de recrutement des professeur.e.s (avec ou sans mission de formateur.rice) : le nouveau décret prévoyait que l’avis des commissions paritaires n’était plus sollicité pour les recrutements, le Conseil d’Etat en a décidé autrement mardi dernier, le 23 août. En effet, la partie législative du code de l’éducation qui définit les statuts de l’AEFE (la loi étant supérieure dans la hiérarchie des normes au décret) et qui prévoit l’avis des commissions paritaires sur les recrutements n’a pas été modifiée. L’article du décret, en contradiction avec la loi, est donc annulé en référé (en procédure d’urgence).

En conséquence et au moins en mars 2023, des commissions paritaires seront organisées et émettront un avis sur les classements des candidat.e.s recruté.e.s. Celles et ceux parmi vous qui suivent nos actions depuis quelques années savent combien nos interventions pour assurer équité et transparence dans les recrutements sont primordiales !

Ceci m’amène bien sûr à vous parler des élections professionnelles, qui vous donneront l’occasion de voter en ligne pour vos représentant.e.s dans les commissions paritaires locales (dont les principales missions demeurent donc d’émettre un avis sur les recrutements des PDL et des détaché.e.s enseignant.e.s) et centrales (recrutement des détaché.e.s enseignant.e.s avec mission de formation) mais aussi au sein d’une nouvelle instance, le CSA, Comité Social d’Administration qui résulte de la fusion voulue par le gouvernement entre Comité Technique et Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail. Compte tenu du temps que durent ces réunions, l’AEFE organisera des réunions spécifiques sur les thèmes auparavant abordés en CHSCT (il s’agira de F3SCT (Formation Spécialisée en matière de Santé, de Sécurité et de Conditions de Travail).

N’oubliez pas, si vous ne l’avez pas encore fait, d’activer votre adresse AEFE et de vous inscrire sur Orion, seul moyen de voter en ligne. Nous reviendrons vers vous à ce sujet mais n’hésitez pas à contacter nos représentant.e.s locaux/locales si vous ne parvenez pas à vous connecter.

Nous aurons besoin de nous mobiliser encore dans les mois à venir :

– nous ne savons pas ce que nous réserve une réforme des retraites mise au point mort pour l’instant,

– nous faisons face à une privatisation du réseau d’enseignement à l’étranger de plus en plus assumée, avec un doublement du nombre d’élèves du réseau (injonction présidentielle) dans le cadre d’un budget insuffisant qui ne peut passer que par une homologation de plus en plus « souple » d’établissements « partenaires » la plupart du temps privés, sur lesquels ne pèse aucune contrainte en terme de droit social autre que le droit local;

– l’évolution de la situation sanitaire reste préoccupante et la gestion des ressources humaines en contexte dégradé est ou a été dans de nombreux pays extrêmement complexe, beaucoup de nos collègues se sont retrouvé.e.s dans des situations très difficiles à vivre.

– chacun.e d’entre nous devra faire avant juin le choix de rester sur l’ancien décret ou de passer sur le nouveau statut : il reste bien des questions auxquelles l’AEFE cherche des réponses.

L’action de la FSU est déterminante à bien des niveaux, c’est grâce à la FSU ces dernières années que :

– les détachements liés aux contrat de résidents d’avant 2019 ne sont pas bornés

– le statut de détaché.e existe encore

– vous êtes informé.e.s et pouvez vraiment peser dans les décisions des ministères !

Je viendrai à votre rencontre dans vos établissements entre septembre et le début décembre – autant que la situation sanitaire le permettra : ce sera l’occasion de revenir avec vous sur tous ces sujets et de répondre à vos questions.

Dans l’intervalle, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne rentrée 2022

Sébastien Illiano

Coordinateur du Snes – FSU en Allemagne